Gavroche : Ben dis donc ! Qu'est-ce qui t'es arrivée ? T'en tire une tronche ?!
Mélise : Y se passe que j'me suis faite volée ce que j'avais moi-même voler !
Gavroche : C'est moche ...
Mélise : Surtout quand c'est TON ami Montparnasse qui m'a agressée !
Gavroche : C'est pas mon ami ! Et pis d'abord c'est quoi qu'il t'a pris ?
Mélise : Une montre en or !
Gavroche : Bah il sait même pas lire l'heure ... On mangera pas ce soir ...
Mélise : Ni demain ... A moins que ...
Gavroche : Oh oh je sais à quoi tu penses ! Hors de question ! TU n'iras plus courir les plumards ! Aller, debout !
Il l'aida à se relever.
Gavroche : Parfois j'me dis que nos rôles sont inversés !
Mélise : Oh non mon Gavroche ! Tu ne sais pas ce que c'est que de s'occuper de toi !
Ils se sourirent et partirent main dans la main en direction de la Place de la Bastille. A l'époque, une statue géante d'un éléphant dominait la place, entouré d'une palissade de bois. L'enclos encerclait également les poubelles de la ville. Mélise et Gavroche sautèrent par-dessus du pauvre rempart. Gavroche, plus agile, monta jusqu'au derrière de l'éléphant.
Mélise : Bouge-toi v'là les cognes !!!
Gavroche se glissa dans un trou et en ouvrit un autre, plus large, le "trou du cul de l'animal" comme il se plaisait à l'appeler. Mélise attrapa la corde que lui lançait son frère et arriva dans l'éléphant. Ensemble ils bouchèrent le trou. Gavroche alluma une bougie.
Mélise : Et où t'as trouvé ça ?
Gavroche : A l'église ! Je l'ai volé !
Il éclaira mon lit, compose d'un matelas, d'une lourde couverture et d'un drap roulé en guise d'oreiller. Gavroche se coucha alors que le soir tombait après que le soir tombait seulement.
Gavroche : J'ai faim ...
Mélise : Moi aussi ... Parfois j'me demande si on serait pas mieux avec nos parents ...
Gavroche : Tu plaisantes ? J'aimerai mieux être bâtard ! On est pas bien comme ça ? Toi et moi ...
A ce moment-là, un bruit ressemblant à des griffes sur du bois retentit.
Mélise : Toi, moi ... Et les rats !
Gavroche : Aller viens pioncer ! J'vais moucher le cierge !
Mélise se couchait à son tour. Gavroche souffla la bougie et tout devint noir.
Mélise : Bonne nuit mon Gavroche ...
Fermant les yeux, elle pensa : "Qu'est-ce que j'aimerai ne jamais me réveiller !"

Visiteur, Posté le vendredi 30 août 2013 05:57
Eh bien, après tant d'attente, je ne suis pas déçue, ce chapitre valait le coup de patienter ;-)